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La déchirure
23 janvier 2018

Quand tu subis le badbuzz

La crise traversée par Jérémy Gisclon alias Jeremstar rappelle d'abord celle traversée par Jean-Marc Morandini. Deux personnalités sulfureuses parties de rien qui ont su construire leur réussite sur leurs échecs passés et leur réputation sulfureuse. Le premier en se mettant nu sur les plateaux de télévision avant de devenir l'expert français de la télé-réalité, le second en étant l'incarnation de la télé-poubelle avant de devenir l'un des plus fins connaisseurs du monde de la télévision. Sur le fond, cette crise rappelle évidemment celle traversée par Benjamin Lemaire, agent de Youtubeurs et Community manager de stars, accusé de corruption de mineurs. Toutes ces crises se sont déclenchées alors que les personnalités qui avaient à les traverser étaient au plus haut de leur succès. Chacun peut évidemment comprendre que plus on est haut, plus violente est la chute si on ne s'y est pas préparé. L'expérience de la communication de crise démontre que les faits impliquant des enfants sont par nature plus crisogènes. Ils appellent une réaction et une mobilisation particulièrement fortes. Trop sûrs de leur image (ou de la naïveté de leur communauté), persuadés de leur bon droit ou peu habitués à être remis en question, ces people se sont heurtés aux situations de crise avec la plus grande difficulté. A l'heure de l'immédiateté de la circulation de l'information et des réseaux sociaux, difficile pour qui que ce soit d'échapper aux crises qui portent atteinte à son image de marque. Il faut toujours réagir vite et de façon proportionnée pour enrayer l'écho médiatique. Personne n'est maître du processus de communication dans le cadre d'une crise, on la subit et on doit, par des réactions et des actions rapidement menées, tenter de reprendre la main le plus vite possible. Quel que soit le secteur ou la personnalité concernée par la crise, une stratégie de transparence, de mobilisation et d'empathie affichée permet de limiter les dégâts en termes d'image. On l'a vu avec cette crise traversée par JeremStar, l'affolement devant les faits, la non-vérification des faits au profit de l'instantanéité de la diffusion de l'information peuvent sidérer et vous faire perdre un temps pourtant précieux. Les réseaux sociaux agissent comme une meute affamée. Il faut la nourrir d'informations immédiatement pour ne pas qu'elle vous dévore vous. JeremStar a fait une erreur stupéfiante. Il avait entre les mains un atout considérable. Il aurait dû tenter de se confier auprès de sa communauté. Il aurait dû mobiliser immédiatement ses fans afin de préserver son image bon enfant à l'humour potache. Ils sont ses meilleurs ambassadeurs et constituent la valeur de son entreprise. On le sait, si chaque crise est unique, le public se souvient surtout de celles qui ont été mal gérées. Or, incontestablement, si Jeremstar conseillé par sa directrice de la communication, ancienne journaliste, Clarisse Mérigeot, a réagi trop tardivement mais dans un communiqué correctement construit (même s'il est sans doute bien trop long), Pascal Cardonna, alias Babybel, a réagit de la façon la plus inappropriée qui soit, manquant à la fois de transparence, de compassion, et adoptant une stratégie très délicate de défense médiatique.

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